Interview d’Alexandre Villeneuve (SeoCamp)

juillet, 5, 2010
Sylvain

Bonjour mes chers lecteurs,

En ce lundi qui s’annonce magnifique (dernière semaine d’enseignement pour moi avec 1 an de sabbatique derrière – oh yeah !), je vous présente l’interview d’Alexandre Villeneuve, président de SEO Camp depuis peu, grand référenceur devant l’éternel, amateur de bière arrachée rapidement derrière le comptoir de l’Usine, pourfendeur du nofollow et j’en passe. Moi, j’adore discuter IRL avec Alexandre car je crois qu’on a jamais réussi à être d’accord (à part peut être sur le fait qu’on avait drôlement soif), mais c’est ça qui est fun dans les rencontres SEO. Allez, maintenant c’est à lui.

1. Bonjour Alexandre, peux tu nous dire en quelques mots qui tu es ?

Bonjour, Sylvain, je suis consultant référencement sur Paris et président de l’association du référencement SEO Camp.

2. Tu es dans le SEO depuis quelques années, mais tu as l’air d’être de plus en plus dans la e-reputation, est-ce le même métier ? quelles sont les différences?

Effectivement, au départ en tant que développeur j’avais tendance à préférer le SEO, mais pour ROIser mon école de commerce il fallait bien que je finisse par faire de la com ° 😉

Car si le SEO est encore une discipline principalement technique, l’e-réputation est plus globale et correspond à tout ce qui peut permettre de créer une bonne image de marque sur le web, soit de la com. web.

Pour simplifier la plupart des acteurs expliquent l’e-réputation, comme si c’était du SEO « c’est ce qu’on voit quand on tape dans Google », mais en réalité c’est loin d’être seulement cela. Concrètement, cela concerne beaucoup d’expertises qui sortent du domaine du SEO : veille, analyse d’image, création de contenu (texte, vidéo, jeux…), community management/SMO, e-RP, gestion de crises…

Je remarque d’ailleurs que l’e-réputation est un terme assez « valise », chacun prenant l’angle correspondant le mieux à ses services. Veilleurs ? alors l’e-réputation serait des outils de veille et suivi de tendance. Coach? cela devient de la promotion d’identité numérique, dit aussi « personal branding ». Communiquant ? on ne parle plus que de « community manager » et de buzz. Référenceur ? cela sera du « déréférencement » et du netlinking. etc…

Dans l’e-réputation, le SEO est un levier parmi d’autres, on remarque d’ailleurs que généralement plus une marque est grande est moins le SEO est primordial.

3. Que penses tu de l’état du secteur ? est ce que le SEO professionnel décolle enfin ?

Il n’est pas déjà sur la lune ? Cela fait tout de même quelques années qu’on peut dire que le SEO a décollé. Par contre, le marché n’est pas encore mûr partout, c’est à dire qu’il faut encore souvent faire preuve de pédagogie en particulier pour les TPE/PME, les grands groupes comme toujours intègrent mieux les nouveautés.

Aujourd’hui, la vraie problématique, ce n’est plus de faire connaître le SEO, il est déjà intégré dans tous les devis d’agences web, de com et même de SSII ; Non l’objectif, est de mieux faire comprendre le concret du métier, pour que tous comprennent les différentes expertises et niveaux d’expertises. Il est encore difficile pour certains de comprendre que pour un même cahier des charges, il puisse y avoir de grandes différences de prix de prestations.

4. Comment vois tu le futur du SEO ? Est ce que tu penses que le métier existera encore dans quelques années (ou alors est ce que Google nous aura tous fait disparaitre ?)

Même Matt Cutts responsable de l’équipe WebSpam de Google voit un bel avenir aux SEO (voir interview), alors pourquoi devrais-je être pessimiste ?

De mon point de vue l’avenir du SEO ne peut être que de plus en plus brillant, il profitera de la complexification de l’environnement, qui se réalise progressivement avec l’amélioration des algorithmes des moteurs, mais surtout avec la concurrence de plus en plus fortes entre les acteurs et la croissance exponentielle du contenu sur le web.

Les moteurs ont aujourd’hui un vrai problème : pour chacun des mots-clés recherchés par les internautes des dizaines de pages peuvent prétendre honnêtement à de bonnes positions. Le SEO sera toujours là pour les départager 😉

5. Tu es devenu le big boss de seocamp après le départ de Philippe Yonnet, est ce que l’association va changer de stratégie avec ce renouvellement, ou bien souhaite tu au contraire poursuivre les actions en cours ?

Ah ah, enfin dans une association de cette taille il n’y a pas vraiment de « big boss », il y a surtout quelqu’un qui ne doit pas faire perdre d’argent à l’asso, sous peine de le payer de sa poche 🙂

Le départ de Philippe Yonnet est un crève-cœur pour l’association, mais il part en laissant l’association sur de bons rails, notamment avec les beaux projets que sont SEO Campus et CESEO.

Aujourd’hui, il me semble important que l’association réussisse à pérenniser les actions mises en place. En particulier, développer les antennes locales partout dans l’espace francophone, pour organiser des événements plus importants et plus fréquemment.

6. Vu de loin, le succès de la certification a l’air un peu restreint, est ce la cas ? Quelle est la perception des employeurs vis à vis de la certification ?

Aujourd’hui, 14 personnes sont certifiées en 2 sessions d’examen en avril et en juin. Pour certains cela peut ressembler à un succès restreint, mais nous n’avons pas vocations à certifier tous les référenceurs de France.

Pour rappel, notre objectif est principalement :

  • de valider les compétences de ceux qui ont du mal à les faire valoir
  • d’aider les entreprises à orienter leur recrutement, notamment, quand elles n’ont pas les compétences pour reconnaitre un référenceur (aujourd’hui tous les webmasters/développeur se disent référenceurs)

C’est un axe recrutement/emploi c’est très différent des certifications Adwords… qui sont plus orientés prestations. D’où la « certification agence », que CESEO n’a pas.

7. Après la certification, est ce que SEO Camp va faire de la formation ?

Il est vrai que certains voient la formation comme une suite logique de CESEO. En réalité, il existe déjà de nombreuses formations professionnelles, il n’y a pas de raisons que l’association s’engage dans cette voie.

8. Enfin, dernière question, Aurais tu un conseil SEO à nous faire découvrir aujourd’hui ? Un de tes meilleurs secrets ?

En SEO, il y a beaucoup de mythes, mais pas de secrets 🙂

Mon conseil sera justement d’éviter de perdre du temps à creuser des mythes pour plutôt approfondir ce dont on est quasi-certain et d’élargir à d’autres leviers qui sont parfois plus pertinents en terme de trafic, de conversion ou d’image

Je remercie Alexandre pour ses réponses, et attend impatiemment la prochaine occasion de discuter avec lui !

7 Responses to “Interview d’Alexandre Villeneuve (SeoCamp)”

« SEO est encore une discipline principalement technique ». Hummm… hummm…
Dans le SEO, la technique c’est l’opérationnel, le marketing, la stratégie. Penser que l’un domine l’autre c’est se fourrer un bon gros doigt dans l’oeil.
La pratique du SEO à changé. Aujourd’hui dans les entreprises, les responsable du SEO ne sont plus des techos.

C’est une vision à mettre à jour; et il faudra en tirer les conséquences pour le périmètre des compétences validées par la CESEO.

MagicYoyo, 5 juillet 2010 à 10:29

Salut Lionel, il ne faut pas refuser l’idée que le SEO est encore aujourd’hui une discipline technique, évidemment ce n’est pas du développement, il y a notamment des dimensions éditoriales et marketing à prendre en compte, mais ce n’est pas non plus de la com.

Concernant le CESEO, le programme de 19 modules est très large :
http://ceseo.org/certification/programme/

alex de @referencement, 6 juillet 2010 à 11:20

Le ref est un travail d’artisan besogneux. Faut arrêter de prétendre que c’est l’apanage de grands stratèges!

LaurentB, 6 juillet 2010 à 21:45

@LaurentB et ce n’est pas plus mal d’ailleurs. Moi j’ai beaucoup plus de respect pour l’artisan qui bosse bien et fait des belles réalisations, que pour l’expert en « stratégie de développement de la visibilité sur les médias éthérés » qui brasse du vent.

Sylvain, 6 juillet 2010 à 22:50

CESEO n’a pas été conçu pour certifier du travail peu qualifié de petite main, mais au contraire pour valider une forte compétence.

La majorité des SEO n’a plus une activité de consultant indépendant. Votre profil est désormais une minoritaire.
Il y a des bataillons de SEO chez l’annonceur et en agence. Et majoritairement ce ne sont pas des « besogneux ». Les tâches techniques ou répétitives sont faites par des techos ou des petites mains.

Pour vous en convaincre, vous n’avez qu’a regarder le profil de vos certifiés CESEO. J’en connais personnellement 6 sur les 14 certifiés. Un seul à un profil opérationnel. Les 5 autres ont un profil manager SEO.

Il y a une erreur dans le périmètre de la certification, faut la corriger avant que le bad-buzz ne l’enterre.

MagicYoyo, 9 juillet 2010 à 10:47

@MagicYoyo : les petites mains sont parfois « besogneuses » à fond, tu sais !

Blog SEO - Vince, 10 juillet 2010 à 23:14
Picture: courtesy of Abby Blank