Interview de Sébastien (Seoplayer)

juin, 21, 2010
Sylvain

Et voilà le retour de l’interview du lundi. Cette semaine c’est Sébastien (alias seoplayer) qui a accepté de répondre à mes questions. Cela fait maintenant quelques années que je rencontre de temps en temps Sébastien aux soirées de l’ambassadeur de référenceurs. Super sympa, souvent super au taquet également (mais ce n’est pas négatif, loin de là), Sébastien a une vision très claire de l’état de l’art dans les mécanismes d’anayse de traffic, et plus généralement dans les métriques marketing (en tout cas, c’est toujours ce qui m’a marqué dans nos discussions). Et voilà maintenant ses réponses à mes questions.

  • Salut Seb, est ce que tu peux te présenter rapidement ?

Hello sylvain, on va essayer de faire ca rapidement 🙂

J’ai 25 ans et je suis issu d’un cursus de formation professionnel commercial. J’ai commencé à travailler assez tôt et j’ai occupé différents postes comme vendeur, conseiller de vente, animateur des ventes ou attaché commercial, dans différents types de points de ventes (GMS, GSS et semi-grossiste). A défaut de m’avoir permis de trouver une voie qui me corresponde, l’éducation nationale m’aura au moins permis d’acquérir les bases de la vente, du marketing, de la comptabilité et de la communication.

Je suis travailleur indépendant depuis 2005 et cette année mon entreprise sebcreation fêtera ses 5 ans.

Comme beaucoup, sur les métiers d’Internet, je suis autodidacte. J’ai un profil de créatif éclectique avec une forte sensibilité dans les domaines scientifiques, techniques et du marketing. J’ai exercé les métiers de graphiste, flash designer, développeur LAMP, développeur d’interface web (XHTML/CSS/JS), chef de projet, consultant analytics, consultant search, éditeur web, expert SEO, chef de projet R&D etc.

Au cours de ces expériences, j’ai eu l’occasion de travailler pour des PME et des grands comptes en indépendant et en interne auprès de FullSIX, Nurun, Publicis Net etc. Mon expérience chez Nurun aura sans doute été la plus enrichissante d’un point de vue professionnel. Que ce soit dans ma collaboration avec les différentes équipes, ou en particulier avec Jean-Pascal Mathieu (VP Strategy) qui reste pour moi une référence dans l’approche stratégique de l’ebusiness.

Ayant une palette de compétence me permettant de gérer avec plus ou moins de maitrise, toute la chaîne de production d’un site Internet ainsi que sa promotion. J’ai toujours quelques difficultés à m’orienter avec précision. Aujourd’hui, je tend à me positionner en tant que consultant en stratégie digitale mais ca va peut-être changer et j’ose espérer que cette 5e année d’exercice sera pour moi l’occasion de recadrer mes activités.

J’ai essayé de faire rapide hein ! 🙂

  • Bon, on le sais, tu es une des plus grande star du SEO français, comment as tu fait pour obtenir ce statut, est ce que ton lien familial avec Matt Cutts t’a aidé ?

Ce statut me semble pertinent et en toute modestie, je dirai qu’il est en parfaite adéquation avec mon sex-appeal. Je n’ai pas obtenu ce statut, il m’a toujours appartenu. Ceci-dit, ce n’est pas évident de vivre au jour le jour en ayant une filiation subversive avec Matt Cutts et une si forte pression sur les épaules. J’ai eu beaucoup de mal à assumer sans complexe ma virilité transgessive dans le SEO français. Par ailleurs, je suis aussi une star au Japon et je tend à internationaliser mon statut 😀

  • Blague à part, tu n’as pas mâché tes mots pour donner ton avis sur la communication de Google, peux tu nous en dire plus ?

Non, j’ai été plutôt synthétique à ce sujet je crois… mis à part le tutoriel illustré des process de l’équipe de Matt Cutts 🙂 mais là c’était plutôt sarcastique. Comme beaucoup, je suis particulièrement admiratif de Google. Ils tiennent très bien leur ligne directrice et la culture de l’entreprise ne laisse échapper quasiment aucune information incontrôlée sur les nouveaux produits. D’après ce que j’ai eu l’occasion d’observer en live et analyser avec des participants en OFF, Matt Cutts est avant tout un très bon communiquant et c’est certainement cet aspect de sa personnalité qui l’a placé comme l’interlocuteur numéro 1 de la lutte antispam chez Google auprès des webmasters. Je pense que c’est un garçon réellement sympathique et c’est bien mieux pour les directions que veut nous faire prendre Google 🙂

Dans la communication avec les SEO’s c’est un peu particulier à gérer pour eux et je ne pense pas qu’on puisse leur reprocher quoi que ce soit, c’est de bonne guerre. Au départ, les équipes de Google luttaient frontalement et sans relâche contre les SEO’s. Ils ont mis un peu de temps à le comprendre, mais ils ont finis par prendre conscience que la lutte antispam serait sans fin sous ce format. Et à un moment donné, ils ont fait le choix stratégique de s’ouvrir à ce domaine d’expertise car ils ne pouvaient plus le contrôler. C’était pour eux le moyen de reprendre la main (Webmaster Tools etc). Après, qu’ils soient toujours à la frontière de la divulgation de fausses pistes de réflexion, de la censure et de la langue de bois, on ne peut pas leur reprocher. Il faut savoir prendre du recul et décrypter… mais ils restent relativement honnête dans l’ensemble. J’aurai tendance à penser que, globalement, la communication de Google est asseptisée mais c’est plutôt un ressenti.

  • Où va le SEO de nos jours ? est ce que d’ailleurs, hors blackhat, il existe encore un métier lié au SEO ?

Le SEO il a la place qu’on veut lui donner. Il évolue et pas forcément dans le sens de certains, mais c’est pas nouveau. Après on est dans une perpétuelle redéfinition du métier avec les notions de SMO par exemple mais ca c’est inévitable je pense 🙂 En tout les cas, en tant que métier ca reste un chef d’orchestre pour moi. Ensuite, au niveau de la compétence SEO, elle se trouve être de plus en plus intégrée parmi les différents corps de métiers de la chaîne de production d’un site Internet. Donc le positionnement du SEO, en tant que métier, se situe ici dans la formation et le transfert de compétences. L’idée étant d’avoir toujours un coup d’avance pour garder sa valeur ajoutée en tant que consultant.

Ensuite d’un manière globale, le SEO évolue selon les besoins des internautes. Ils tendent à plus de maturité sur Internet, ils sont donc plus exigeant et en conséquence, il faut être plus précis dans son ciblage. Après, tout dépend de la capacité d’adaptation des SEO’s, il y a déjà plusieurs phase d’épuration entre les différentes updates de Google etc. beaucoup ont survécus…

Enfin, pour la parenthèse Black Hat, il faudrait un jour délimiter objectivement la frontière entre le black et le white. Le simple fait de faire du SEO à la base c’est du Black Hat, car c’est via les profits générés par l’analyse du fonctionnement des moteurs de recherche que le business s’est développé… c’est donc de l’exploitation financière de « faille » (algorithmique)… Est-ce que ca entre dans le cadre de la définition du Black Hat ?

  • Tu es toujours présent en périphérie de la scéne SEO sans jamais vraiment faire partie des initiatives un peu formatées type seocamp, est-ce à dessein ?

Oui et non, je ne trouve pas spécialement ma place je crois. Pour prendre le cas du SEO Camp, à la base je n’étais pas intéressé, parce qu’il a déjà existé différents types d’associations par le passé dans le SEO en France et finalement elles sont toutes parties en live. Aussi, parce que je n’y trouvais aucun intérêt à titre personnel. Ensuite, comme je te le disais juste avant, j’ai un profil un peu particulier et j’ai donc d’autres problématiques que le SEO, je me sentirais bridé si j’étais sollicité exclusivement pour cela, c’est pour ca que je suis toujours un peu en périphérie. En même temps j’ai aussi un avis sur des orientations du SEO Camp, comme le CESEO, mais n’étant pas vraiment impliqué dans le projet et globalement en périphérie, je ne me permet pas de faire de remarques publiques sur ces sujets mais plutôt en privé.

Je vais peut-être un peu plus participer à ma manière et pourquoi pas trouver ma place dans des initiatives un peu formatées type SEO Camp, l’avenir me le dira. Mais je serais toujours plus ou moins en périphérie je pense car pour moi le SEO n’est pas une fin en soit, c’est un levier d’acquisition de trafic que j’exploite au même titre que d’autres. Même si c’est à mes yeux le plus puissant. Donc ca ne dépassera pas le « one shot » un peu anarchique je pense 🙂

  • Finalement, ton métier c’est marketing + analytics ou bien référencement organique ?

A choisir, ce serait plutôt le marketing analytique 🙂

Je remercie Sébastien d’avoir gentiment accepté de répondre à mes questions. Les commentaires sont ouverts.

3 Responses to “Interview de Sébastien (Seoplayer)”

Je n’ai jamais eu l’occasion de discuter avec Sebastien, même si j’ai toujours été un lecteur attentif de ces (très bonnes) publications. Cette interview m’a donné envie de le rencontrer plus longuement, j’espère que nous aurons le temps d’échanger un peu mercredi lors de cette rencontre prévue dans les bas fonds de Paris.

Sylvain ( AxeNet ), 21 juin 2010 à 9:46

Je ne connaissais pas ce blog, ni l’interview du lundi mais le concept est sympa.
D’ailleurs je me reconnais bien dans le portrait Sébastien, alias seoplayer que ce soit au niveau du parcours ou de sa non participation aux différentes rencontre.
Il ne me reste plus qu’a développer mon image au japon pour être au top ^^

christophe, 21 juin 2010 à 11:16

Tiens en relisant, j’aurais pu ajouter que concernant le fait que je sois en périphérie c’est surtout parce que je ne cherche pas à me politiser.

Seoplayer, 22 juin 2010 à 19:37
Picture: courtesy of Abby Blank