L’astrolabe-quadrant

octobre, 28, 2008
Sylvain

Encore un billet invité de caroline !

Avant l’horlogerie, il y a eu plusieurs moyens de mesurer le temps, le « gnomon » ou horloge à ombre, le plus « rudimentaire », la Clepsydre ou « horloge à eau », le cadran solaire et la visée astrale. Les Egyptiens utilisaient aussi cette dernière à l’aide de la meret et en s’installant sur le toit des temples pour effectuer les visées la nuit.

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La visée astrale fut longtemps privilégiée par les marins pour s’orienter la nuit en mer mais elle permet aussi de mesurer le temps car elle permettait à son utilisateur de se positionner aussi bien dans l’espace qua dans le temps. Ils utilisaient alors l’astrolabe.
Une bonne fiche technique, sur l’origine, le fonctionnement et la construction de l’astrolabe, est donnée par Wikipédia (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Astrolabe)
Je ne ferais donc pas ici de « copier-coller ». On pourra néanmoins rajouter à la bibliographie le catalogue de la très belle exposition consacrée aux Sciences arabes à l’Institut du monde arabe (IMA) en 2005-2006 (L’âge d’or de Sciences arabes, Paris, 2005) dans lequel une section est consacrée aux astrolabes. En outre, il semblerait que se soit à l’astronome Profatius Judaeus que l’on doive l’invention du quadrans novus, réduction à un quart de cercle de l’astrolabe traditionnel.

On s’intéressera donc ici à un astrolabe-quadrant (inv.919) conservé au Musée départemental des Antiquités à Rouen.

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Cet astrolabe-quadrant est réputé pour avoir appartenu à Jean de Béthencourt, navigateur normand qui joigna les îles fortunées (Les Canaries) en 1402. Néanmoins, rien ne vient justifier cette réputation même si le décor de l’étui en cuivre semble indiquer qu’il s ‘agisse d’une pièce ayant appartenu à un navigateur rouennais, puisque autour du médaillon central représentant un cheval au galop, on retrouve 10 médaillons aux armes de la ville de Rouen (un mouton regardant vers l’arrière et une bannière).

Sur la première face, différents cercles délimitent trois systèmes indépendants :
Le premier se compose note le zodiaque solaire (subdivisé en 360°), les jours et mois de l’année (subdivision en 365 parties) et le zodiaque lunaire (28 constellations dont le nom est indiqué en arabe).
Le second est un type de calendrier perpétuel qui permet de calculer rapidement la date de la fête de Pâques pour une année quelconque du calendrier julien.
Le troisième qui fonctionne avec les deux aiguilles (alidades) mobiles est un compas lunaire permettant de déterminer « l’âge de la lune » et donc l’importance des marées.

Cliché de F. Dugué

L’autre face présente le quadrant proprement dit. Elle est couverte de notations astronomiques. N’est reproduit directement que le quadrant d’automne, les autres sont notés par projection rabattue. L’auteur a par ailleurs noté des cercles correspondant aux heures inégales du jour et à l’échelle altimètre (ou carrée des ombres) ainsi que deux demi-cercles trigonométriques.

A cause de la complexité de son utilisation, nécessitant de solides connaissances en mathématiques (trigonométrie et géométrie), l’astrolabe-quadrant ne connut pas une grande popularité et fut produit en nombre limité dont l’exemplaire du Musée départemental des Antiquités est l’un des rares conservés. A ce titre, il méritait bien que l’on s’y attarda un peu.

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Picture: courtesy of Abby Blank