La vie, les pigeons, les renards, le SEO ?

juin, 23, 2012
Sylvain

Ça fait bien longtemps que je n’ai pas écrit une ligne sur ce blog, et bientôt je me fendrais d’un billet pour expliquer mes actus et l’orientation que je veux donner à spoonylife, qui va reprendre du poil de la bête dans les prochaines semaines. Mais avant, je voulais moi aussi m’incruster dans les discussions actuelles autour du SEO, à vrai dire cela fait même assez longtemps que je voulais le faire, donc je m’exécute…

Je résume pour ceux qui n’ont pas suivi. Depuis quelques temps, on assiste à un mouvement assez clair de personnes issus du milieu développement/libre/etc. qui dénigre le SEO, on peut voir aussi un large ensemble de textes assurant que la mort du SEO est proche. En réponse, une partie de la communauté SEO s’enflamme, une autre partie s’en tape, et ceux qui restent s’amusent de tout cela. Alors, qui a raison, qui a tort ? Voilà une question qu’on peut se poser. je ne répondrais pas directement, mais je vais plutôt mettre en vrac tout ce à quoi j’ai pensé en lisant les derniers trolls sur le SEO.

  • Se mettre d’accord sur ce qu’est le SEO

J’y vais de ma définition, que je pense correcte : le SEO c’est un ensemble de méthodologies et actions issues du marketing, du développement, du webmastering et de l’écriture dont l’effet est de manipuler les classements fournis par les moteurs de recherches, dans un but financier, publicitaire ou encore idéologique. Et je comprends que cet aspect « manipulation » puisse perturber voire choquer certaines. Le SEO, certains pensent que cela ne devrait pas exister, car dans un monde idéal, les gentils commerçant vendent des bons produits, et les clients les trouvent et les achètent. Tous les vendeurs peuvent vivre sans soucis, car il y a adéquation entre l’offre et la demande, et parce que les clients les trouvent sans problèmes. Mais voilà, le monde n’est pas idéal, et donc il y a besoin du référencement pour que les clients et les vendeurs se rencontrent : le SEO, c’est l’agent matrimonial du commerce en ligne !

  •  La marchandisation du web

Dans les différentes discussions (devrais-je dire trolls) concernant le SEO, il y a de la passion (Julien se reconnaitra), de la mauvaise foi (un peu tout le monde, mais pas tout le temps, et pas tout le temps les mêmes, et je plaide coupable aussi), mais il y a des instants de vérité. Parmi ceux-là, il y a l’instant anti-fric des détracteurs du SEO.

Il y a en effet un reproche clair qui est fait : la marchandisation du web, c’est en partie la faute des référenceurs. Pourquoi ? car ils sont les vendeurs d’armes qui permettent aux mercenaires de la nouvelle bulle internet de mener leur guerre. En 2000, il y a eu une bulle, mais cette bulle était différente : des gens qui maitrisaient la technique prenaient du pognon au grand capital en vendant des solutions techniques inutiles. En 2012 on a une vraie bulle commerciale : des gens issus du marketing font appel à des référenceurs (profil mixte info/marketing) pour vendre des choses inutiles et peu techniques (des réseaux sociaux, des plateformes de partage, etc.) au grand public, quelle honte ! Pour les pionniers de l’internet, à qui il faut rendre le mérite qui est le leur, c’est difficile à comprendre et à avaler.

  • Mensonge, tromperie, arnaque ? A propos des aspects techniques

Le SEO ce n’est pas que de la technique, n’importe quel bon SEO le sait. Mais dans l’imaginaire populaire ce n’est pas si évident. Pourquoi ? D’abord car une grande partie de la communauté informaticienne ne comprends réellement que ces aspects là, qui sont particulièrement simple comparativement à ce que peut pratiquer un développeur classique, ou un administrateur système, un spécialiste réseaux, ou un spécialiste de la sécurité, ou… Il y a donc un mépris des « vrais » techniciens envers le SEO à cause de ça.  Le cas particulier des développeurs web est intéressant, ceux qui ne comprennent pas ce qu’est le SEO le confonde avec les bonnes pratiques web, et ne voient donc pas l’utilité d’un secteur économique supplémentaire qui fait une sous-partie de leur métier (selon eux bien sûr).

Par ailleurs, pour le reste de la population, le SEO c’est du travail « full day sur l’ordinateur », et donc c’est forcément un métier technique, car l’ordinateur c’est un outil dont les gens ne comprennent pas le fonctionnement, car c’est de la « technique de haut niveau »… Quand un développeur haut de gamme entend le peuple louer le niveau technique du SEO, ça l’énerve, et donc il crie à l’arnaque, pourtant les référenceurs n’y sont pour rien.

  • La confusion induite par la popularité du BH

Il y a actuellement une incompréhension concernant le référencement web, et cette confusion a comme source le manque d’information, mais aussi, je n’hésite pas à le dire, la prédominance du BH. Qu’on me comprenne bien : je n’ai RIEN contre le BH, je trouve d’ailleurs ça très amusant, et sans BH, une partie de mes recherches n’existeraient pas, et vu qu’elles ont mené à des avancées en dehors de l’algorithmique du web, cela aurait été dommage. En plus, j’ai plein d’amis BH, et moi aussi je sais faire des choses BH, quoique très différentes de ce qui se vend actuellement dans la communauté.

Alors je n’hésite donc pas : il y a une forme de tromperie involontaire dans le BH. Cette tromperie involontaire n’existait pas quand les gens apprenaient le BH en 1 to 1, ou sur le tas. Mais avec l’apparition des grands évènements qui contiennent des conférences BH, on a un effet pervers : les gens pensent que le BH c’est  facile. Mais c’est une illusion, croyez vous, quand X ou Y parle de son réseau de 2343 sites, que cela a été fait en appuyant sur un bouton et que cela a duré le temps d’un café ? non bien sûr il a fallu 3 mois de boulot pour réaliser ce que cache le bouton, mais ça les gens ne le perçoivent pas. Par ailleurs les gens ne comprennent pas les risques associées aux techniques BH, et donc qu’à chaque contexte de besoins SEO, il y a une vraie réflexion à mener sur ce qui doit être, et ce qui peut être, mis en place. Pour ce dernier point, je vais faire une analogie très simple. Imaginez que vous soyez promoteur immobilier, vous avez acheté un terrain avec un vieil immeuble dessus, et vous devez le détruire. Vous avez deux possibilités : le WH c’est la déconstruction, le BH c’est l’utilisation des explosifs. Dans le premier cas le résultat est (quasiment) garanti, mais le prix va être haut, et peut grossir à vue d’oeil (par exemple, vous découvrez que les mures en béton contiennent 3 fois plus d’armatures en fer que prévu, il vous faut donc plus de main d’oeuvre et de disqueuses). Dans le deuxième cas, en poussant un bouton vous péterez tout l’immeuble, mais poser les explosifs, savoir quels explosifs utilisés, combien, où les mettre, c’est un travail d’expert qui va prendre beaucoup de temps et couter cher, mais si vous ne le fait pas, c’est peut être les immeubles voisins qui s’écrouleront avec le votre…

Avec ce dernier problème de risque mal comrpis, de jeunes référenceurs font n’importe quoi, et donc les clients sont mécontents, et crient à l’arnaque, quoi de plus naturel ?

  • Finalement on en est où ?

Finalement, et c’est un peu triste, il n’y a pas eu de progression (ou très peu) sur le front de la  légitimation du boulot de référenceur. En revanche, on a bien réussi à créer un esprit SEO, même si il y a un clivage entre BH et WH, qui est en fait plus un clivage entre « référenceur in-house » et « référenceur freelance pour soi-même ». Que reste t-il à faire ? Je l’ai toujours dit, et je n’en varie pas, il faut la normalisation des méthodologies de base, il faut des certifications, des diplômes, de la labellisation, bref il faut devenir un secteur économique comme un autre. Ce sera moins fun, mais c’est le prix à payer pour la reconnaissance… Et pour le fun il y aura toujours la chasse aux zombies en Bretonnie (PJ), les apéros mouillés (PJ) et surtout notre ami fun national et ses camarades (PJ).

 

Voilà mes pensées, commentaires bienvenus, dans la joie ET la bonne humeur 😉

36 Responses to “La vie, les pigeons, les renards, le SEO ?”

Ah mais ton article a été une rayon de soleil du web dans ce WE pourri de prise de tete.

Bref je ne fais qu’approuver avec ton article – je suis juste un peu moins « dur » avec les BH – Je ne pense pas qu’il y ait de clivage BH/WH nous ne faisons le même métier juste de manière différente, et la plupart du temps pour des clients différents c’est très rare que nous soyons en concurrence – et c’est pas plus mal ;)- Et nous avons beaucoup de choses a apprendre les uns des autres.

En tout cas ca m’a fait plaisirs de te voir participer a ce débat/combat

@++

Le Juge, 23 juin 2012 à 18:51

Merci. 100% ok sur le besoin de normalisation et un transfert de connaissances structuré. Mais c’est délicat. Manipuler une SERP n’est pas Google compliant. Le SEO n’est qu’une réponse alternative au cpc (de moins en moins tolérée).
Ca reste un milieu plutôt vénal et individualiste malgré beaucoup d’échanges en ligne qui sont souvent mus par des stratégies marketing.
Si l’on imagine un master 2 SEO, on prend qui comme directeur de recherches, Paul Sanches ou Olivier Duffez ? La réponse inclinerait à montrer que l’on ne fait pas le même métier.
Malgré les apparences dont se dotent certaines agences SEO qui ont pignon sur rue, ça reste de la bidouille. Mais c’est ça qui est bon !
Je peux comprendre le désarroi d’un doctorant en génie logiciel face aux « trucs et astuces » que l’on finit par appeler « programmes » ou « scripts » en SEO.

Papy Spinning, 23 juin 2012 à 19:06

Le référencement web depuis quelques mois connaît effectivement un engouement envers le black hat.

Je cite : « Mais avec l’apparition des grands évènements qui contiennent des conférences BH, on a un effet pervers : les gens pensent que le BH c’est facile »

Oui, 100% d’accord, tout est fait pour présenter le BH comme une activité facile. Et pourquoi ? Tout simplement parce que le BH rapporte de l’argent : tous les participants à ces conférences paient. Et on peut penser que, là où le BH a permis à certains de gagner leur vie en déployant des techniques, je te re-cite :

« (…) Mais c’est une illusion, croyez vous, quand X ou Y parle de son réseau de 2343 sites, que cela a été fait en appuyant sur un bouton et que cela a duré le temps d’un café ? non bien sûr il a fallu 3 mois de boulot pour réaliser ce que cache le bouton (…)

avec des techniques qui ont demandé compétences et temps, il permet EGALEMENT d’assurer la rentabilité d’une formation : c’est du cash frais qui rentre dans les caisses.

On est donc avec le BH dans une pure dialectique marketing : séduire pour vendre (vendre des outils, vendre des formations, des prestations…)

Je n’ai rien contre le BH non plus : c’est un business, et il faut bien gagner sa croûte. Mais il faut « juste » être conscient de ce business en lui-même.

Les normalisations n’y changeront rien, car amha ces pratiques sont justement « hors normes », non ?

Omnireso, 23 juin 2012 à 19:15

La formation c’est une machine à cash. Là où il y a du cash, y a des BH. C’est dans l’ordre des choses. Mais ce n’est pas eux qui ont commencé. Et ça va de WRI en passant par le Marketeur français. Ca marche pour tout. Tu dis au pigeon que tu vas en faire un aigle. Alors il est content, il paie. C’est la nature humaine quoi.

Papy Spinning, 23 juin 2012 à 20:20

La formation c’est rentable, mais c’est aussi beaucoup de boulot. Faut pas croire que le travail commence le matin de la formation et finit le soir : il faut trouver les apprenants, faire la paperasse administrative, préparer les supports, assurer la logistique, etc.
Mes amis BH ont raison de faire des formations car il y a une demande, le truc c’est que la formation est technique, et que la réflexion autour de la technique et de son utilisation est du ressort de l’apprenant, qui n’a pas toujours la maturité pour bien utiliser (et savoir quand ne pas le faire) l’outil. C’est comme d’acheter une voiture et apprendre à s’en servir sans apprendre le code de la route, on risque de provoquer ou avoir un accident, ou on peut s’en tirer bien comme il faut, ça va dépendre des gens.

Sinon, je parlais de normalisations des actions SEO hors BH, comme ce qu’on propose dans manageref par exemple.

Sylvain, 23 juin 2012 à 20:43

Justement, heureusement que ça demande un peu de travail !

Papy Spinning, 23 juin 2012 à 20:57

@Sylvain @Papy Spinning On est bien d’accord, et en tant que formateur je sais ce qu’il en est (l’imaginaire du stagiaire qui s’imagine parfois pouvoir être un king en 3 jours, le travail à fournir en amont et en aval, les « autres » qui font des formations depuis des lustres etc)

D’un autre côté, la reflexion sur la « maturité nécessaire » des stagiaires est sans doute subsidiaire, car on sait très bien que le Seo solitaire pourra faire autant de dégâts en téléchargeant le tool et en se lançant dans le grand bain.

J’imagine bien une certification officielle (type « licence to spam » clin d’oeil à Ian Flemming) Xrummer ou l’obligation de devoir suivre une formation qui délivre la clé de débridage pour utiliser un outil BH 😉

Alors, finalement, où est le problème ?

Sylvain, peux-tu en dire plus sur la normalisation des actions SEO hors BH ?

Omnireso, 23 juin 2012 à 21:03

Par exemple en développement logiciel il y a des méthodologies normées : on a des cycles de conception-développement-test-mise en prod balisé, des méthodes dites agiles, des techniques/dialectes de modélisation. En développement, un maquettage, un cahier des charges, un cahier d’analyse des besoins, des spécifications fonctionnelles, des tests unitaires et fonctionnels. Tout cela c’est des « objets » ultra balisés, et quand un client demande le cahier des tests unitaires, le presta sait de quoi il s’agit, sait comment le faire, le client sait ensuite comment le lire, etc.

En SEO, ce qui est fait par le presta c’est trop souvent une boite noire, et d’un presta à l’autre tout peut changer. Il est alors difficile pour le client de savoir ce qui est fait, et comment c’est fait.

Sylvain, 23 juin 2012 à 21:11

En terme de certification il y a quand même la CESEO de SEOCAMP… Qu’en pensez-vous ? Est-ce une vraie valeur ajoutée vis-à-vis des clients ?

Gaëtan – @lynkky

formation référencement naturel, 23 juin 2012 à 22:50

Pour la CESEO, je ne peux faire qu’un réponse partielle car je connais le socle de connaissances qui est mis au programme, mais je n’ai jamais passé la certification ni assisté à une session. C’est je pense une certification utile, mais qui est axée majoritairement sur des aspects techniques qui garantiront un niveau « technicien du référencement » (équivalent aux techniciens bac+2 qu’on peut trouver dans desbranches de l’informatique comme l’informatique de gestion par exemple). L’autre souci de la CESEO c’est qu’elle est relativement confidentielle avec moins d’une soixantaine de certifiés si mon souvenir est bon. Enfin, on ne peut certifier que ce qui est disponible dans les formations, et je ne connais qu’une seule formation au management SEO et à l’architecture d’une stratégie SEO, c’est celle que j’ai contribué à mettre au point, là encore les volumes sont faibles en terme de quantité de formés.

Sinon, pour répondre plus précisément, je pense que la CESEO est une valeur ajoutée pour un individu qui cherche du boulot dans le SEO. Vis à vis du client, il vaut mieux garantir l’utilisation de méthodologies « connues ». Si par exemple le client connait manageref, avoir fait la formation est un plus et il y a une valeur ajoutée commerciale, sinon ce n’est qu’un apport de connaissances et compétences supplémentaires qui permettent de mieux travailler.

Sylvain, 23 juin 2012 à 23:39

Tt d’abord content de retrouver des articles sur ce blog que j’apprecie! Je suis d’accord en partie et retiendrait surtout quelquechose que je defend, il faut imperativement mettre à plat les process, et “encadrer“ la jungle qu’est le seo. Même si le cote freestyle peut etre sympa et donne un esprit ds liberté, on ne peut tt simplement pas se comporter ainsi avec des clients et ssur des projets complexe et a fort enjeu. Les diplomes et certifications ajouteraient j’espere une reconaissance á notre ttravail et une legitimité aux yeux des “novices“ et detracteurs de notre activité.

cédric, 24 juin 2012 à 7:54

J’ai compris chaque PJ, j’ai gagné quoi ?
Tu aurais pu ajouter la petite guerre avec les marketeux et ton article aurait été complet. 😉

Aurelien, 24 juin 2012 à 8:57

Contrairement à ce qui est expliqué, le niveau de risque encouru par un site client n’est pas lié aux techniques utilisées. Le travail d’un WH incompétent est aussi nocif pour un projet que celui d’un BH débutant. Ce qui fait la différence, c’est le niveau de compréhension de l’algo. De là, les techniques à utiliser découlent de la problèmatique exacte que l’on a en face.

Sur le reste, je suis aussi plus que sceptique. L’article se termine par « Ce sera moins fun, mais c’est le prix à payer pour la reconnaissance… » L’objectif ne devrait pas être la reconnaissance de la part de pimpins qui n’y comprennnent rien. Qu’en avons-nous à faire ? Il devrait plutôt être, encore une fois, la progression dans les compétences, la compréhension de GG, et tout ce genre de chose. Ce n’est pas en enfermant le SEO dans des normes à la noix et des procédures abrutissantes que l’on avancera dans la création de techniques WH ou BH pour faire grimper des pages !

Des certifications, des diplômes et des labels pour ce métier-là, ça servirait juste à donner pignon sur rue – et légitimité – à des procéduriers sans talent et sans imagination. On pourrait être référenceur labellisé sans rien comprendre à ce que l’on fait : il suffirait de suivre connement la procédure. En plus, cela n’empêcherait pas les charlatans de s’en donner à coeur joie.

En effet, la différence avec la plupart des autres métiers, c’est que dans le nôtre il n’y a pas de bible à laquelle on peut se rapporter en cas de doute. La vérité, c’est l’algo de GG, et il est secret.

Enfin, les prestataires sérieux n’ont attendu personne pour travailler de manière transparente et efficace.

En conclusion, nous avons la chance de pratiquer un métier neuf et marrant, conservons-en jalousement l’aspect fun ! Pour ceux qui ne peuvent pratiquer un métier sans s’appuyer sur douze normes pendant qu’ils suivent la procédure labellisée, il y a des formations de comptables tout à fait sympas et rassurantes 😉

Laurent, consultant SEO à Toulouse, 24 juin 2012 à 9:42

C’est amusant comment le mot norme fait peur. Laurent, les méthodes de programmation agile type scrum sont ultra normalisées, et pourtant elles n’ont rien de procédures débiles, et elles sont justement là pour permettre au talent de s’exprimer.

« le niveau de risque encouru par un site client n’est pas lié aux techniques utilisées. Le travail d’un WH incompétent est aussi nocif pour un projet que celui d’un BH débutant »

Je ne suis pas d’accord du tout, c’est comme de dire qu’un couteau et un litre d’arme biologique sont aussi dangereux. C’est vrai, on peut mourir en manipulant les deux, mais dans le premier cas il va vraiment falloir y mettre du coeur, dans le deuxième la moindre erreur de manip est fatale.

« Ce qui fait la différence, c’est le niveau de compréhension de l’algo. »

Pour bien comprendre l’algo, il faut une méthodologie d’analyse (on applique donc des analyses statistiques, par exemple du test d’hypothèse, pour valider ce qu’on pense avoir vu), puis ensuite on applique soigneusement certaines actions les unes derrières les autres, c’est donc une procédure bien huilée. On peut ne pas le dire, mais un bon SEO est déjà dans un monde de procédures et de méthodologies.

Ce qui est flagrant aussi c’est qu’il y a une rigidité voire défiance des acteurs du SEO/webmarketing vis à vis des nouvelles méthodologies. le meilleur exemple concerne le A/B testig (on est donc dans le webmarketing là, pas le SEO). C’est une méthode utile, mais on peut faire beaucoup bien que le A/B testing en utilisant une méthodologie basée sur les bandits manchots. Mais les gens ont quelque chose qui marchote, donc ils ne veulent pas évoluer.

Sylvain, 24 juin 2012 à 10:15

Première fois que j’intervient ici alors merci à Spoonlife pour ces publications. Je suis en partie d’accord avec ce qui est écrit mais en désaccord total avec la conclusion. Je reprend : oui des personnes dénigrent les SEO parce que cela buzz et parce qu’il y a toujours une personne pour réagir (voir une partie de communauté), vu les résultats, c’est une stratégie qui va encore se développer (personnellement je ne sais pas qui était ce ploum avant !). Ces personnes sont non compétentes dans notre domaine et elles le prouvent par leurs écrits, je n’ai pas vraiment de temps à perdre avec cela, mes clients ne les lisent pas et il ne sont pas grand chose à l’heure actuelle. Je ne les dénigre pas, je ne suis rien pour eux également, nous ne sommes juste pas sur la même planète web.
Oui encore il faut définir le SEO et plus généralement le référencement, pour moi, la définition n’a pas changée en 7 ans : faire des sites clients une référence de leurs domaines, quel qu’en soit les moyens donc oui avec la suite de ton discours un référenceur n’est pas juste un technicien puisqu’il doit accumuler les connaissances dans tous les domaines pour permettre à ses clients d’être une référence (marketing, technique, écriture, commercial, etc)
Par contre (on y arrive) Dans le black hat, je ne trouve pas qu’il y ait de tromperie à partir du moment où les clients sont au courant des risques encourus, ils font avec leur SEO, un choix, celui d’arriver au plus vite aux résultats même si ce n’est pas durable (je dit cela d’autant plus tranquillement que je refuse catégoriquement de faire du BH pour mes clients mais bien expliqué, certains peuvent le vouloir, en ce cas, je les oriente vers des pro du BH)et pour finir je suis en total désaccord avec l’institutionnalisation du métier, déjà parce que je ne reconnais pas les référenceurs qui ont conçu le CESEO ou n’importe quel autre diplôme sensé être qualifiant (et n’importe quelle autres associations, entreprises, consultants ou organisations qui pourraient l’organiser d’ailleurs), ensuite parce que ce qui vaut aujourd’hui ne vaut pas pour demain, enfin parce que nos clients ne le demandent pas, ils choisissent le référenceur de la boite qui cartonne dans leur région et c’est celui là le meilleur pour eux et avec le référencement et l’importance de sa géolocalisation je pense que leurs instincts les mènent dans la bonne direction.

Pour conclure vers un avis plus personnel qu’entreprise, je crois beaucoup à la complémentarité des profils, le secteur du SEO ne peut pas être contrôlé parce que personne ne peut avoir les tenants et aboutissants des algorithmes des moteurs, pour ne parler que d’eux, plus que cela, ce métier évolue tellement vite, que les techniciens qui intervenaient dans le code source hier se sont vite transformés en spécialiste marketing pour demain devenir quoi, …. avoir un diplôme sur la technique du SEO cela veut dire quoi exactement ? En quoi cela m’apporte quelque chose dans mon entreprise, nous croulons tous sous les demandes que nous n’honorons pas parce que ce sont les chefs d’entreprises client qui ont un retard de formation sur ce qui peut être fait pour eux, les SEO n’ont pas de problème de légitimité, ceux qui obtiennent des résultats ont des clients, à quoi sert un diplôme qualifiant ?

Consultant SEO Sabattini, 24 juin 2012 à 11:28

L’outil dans le BH, c’est 5%. Ce qu’on enseigne, Paul et moi au cours de nos formations, c’est essentiellement le spirit, la démarche, la logique, la méthode.. Quant à l’outil, c’est purement anecdotique, il suffit de demander à un dev de le faire selon nos spécifications.. La technique pure est une commodity, une marchandise, un bien interchangeable même si maîtriser soi-même la technique est un puissant raccourci. Le mythe de la formation BH de type « appuyez sur ce bouton » m’a toujours fait sourire, si c’était cela, ce serait clairement de l’arnaque.

512banque, 24 juin 2012 à 13:57

@512 le nombre de personnes que vous formez avec Paul est anecdotique, face à vous il y a des écoles dites « de l’internet » qui donne des cours de BH au kilomètre. Les formateurs sont des gens qui ont suivi une formation auprès de « pros » qui ont suivi une formation auprès de vrais bons BH. Le message a largement eu le temps d’être dilué.
Le formation « bouton », elle existe vraiment 😉 Et oui il y a tromperie avec ces formations.

D’autre part, sur un formation courte, tous les messages ne passent pas, pour une raison évidente de saturation cognitive, donc chacun retient surtout ce pour quoi il est venu. C’est pour cela qu’un cours de 30h à raison d’une journée par semaine pendant 5 semaines est plus efficace qu’une formation de 4 jours. Même si le formateur est bon, même si le message est bon, il y aura cette barrière « mécanique ».

Enfin, des BH sérieux, il y en a, d’ailleurs je conseille toujours de les consulter pour faire de l’estimation de risques associés à une stratégie SEO. Mais vous êtes en large minorité, et quand un client veut des techniques avancées, est ce qu’il vient en priorité vers les BH sérieux et pro qui coutent bonbon, ou vers l’étudiant en AE qui sait faire du « outil X/Y/Z » ? On connait malheureusement la réponse.

edit : par rapport au 5% sur les formations, OK. Mais n’oublions pas que la plupart des SEO ne vont pas aux formations et vont surtout aux événements pas chers ou gratuit, et pour avoir assisté à certains, on est plutôt à 90% sur la présentation des tools, faute de temps principalement.

Sylvain, 24 juin 2012 à 14:19

Je vais faire un rajout, par rapport aux cours que je donne, qui sont dans certains des endroits ou j’interviens, mixte « algo moteur & SEO ». Pour apprendre le BH aux élèves, j’enseigne tout sur le PR, la tf*idf, la similarité, les filtres statistiques et autres, puis ensuite je leur fais recoder les principaux outils : un spinner, des outils d’acquisition automatique de liens, des outils pour tracer, des templates qui s’A/B testent tout seul pour améliorer le CTR, ce genre de chose. Et c’est parce que ils refont qu’ils maitrisent les choses, et ça on ne peut pas l’apprendre en 16h, ou même 24h.

Le truc, c’est que je ne connais pas de SEO, ou SEO wanabee, capable de payer le prix d’une telle formation, il n’y a que les écoles qui sont susceptibles de mettre ça en place. Si tu connais, je serais ravi de participer 😉

Sylvain, 24 juin 2012 à 14:27

Tant qu’il y a des apéros et notre ami fun national … on poura fêter dignement l’enterrement du SEO !

gdtsb, 25 juin 2012 à 22:39

Je plussoie ton raisonnement.
Il y a juste un niveau que je souhaite rajouter. C’est l’acceptation par les moteurs de notre rôle pour améliorer l’accessibilité. Sauf que ces moteurs ont tellement bien progressé qu’ils arrivent très bien à faire leur taf sans qu’on se préoccupe outre mesure des fondamentaux.
Du coup, reste le côté insupportable et intolérable du SEO qui consiste à optimiser au lieu d’en rester à rendre accessible.

LaurentB, 26 juin 2012 à 8:56

Ta comparaison avec la destruction d’un immeuble est fausse, le bh ne le fait pas exploser à la bourrin, le bh trouvera une nouvelle utilité à l’immeuble.

discodog, 26 juin 2012 à 14:37

@Rudy, nope ma comparaison est bonne, l’explosif c’est l’outil, le BH c’est celui qui s’en sert. Et je persiste, la plupart des gens qui utilisent les outils dits « avancés » ne savent pas s’en servir raisonnablement et en réfléchissant et sont donc potentiellement dangereux.

Sylvain, 26 juin 2012 à 14:48

le problème d’une formation SEO, c’est que ça change tellement rapidement, et qu’on est plutot dépendant de Google. Alors, qu’apprendre aux étudiants? ce qui marche à un momne tdonné? ça sera périmmé 1 an après (ou presque!!).
Oui, on peut apprendre des bases, mais le fait de savoir doser les actions, ca vient de l’éxpérience, et non d’un cours appris par coeur.

Quentin, 26 juin 2012 à 14:50

Des que tu te fais toi-même des liens tu ne respecte plus les régle, donc:
Si tu link c’est dangereux
Si tu ne link pas tu {ne fais rien|vends de la reco}.

discodog, 26 juin 2012 à 15:08

Je viens de finir de lire ton article. Je vais le relire encore une fois 🙂

Aurélien, 26 juin 2012 à 15:24

@Quentin, si pour toi un cours cela se résume au par coeur et aux bases, c’est que tu n’as pas eu les bons profs. Un cours en info c’est toujours associé à des projets. Alors bien sur ce qui aura été fait se périmera, mais les heures de pratiques permettent de se forger une expérience indispensable. Globalement, un cours de 10h de théorie doit toujours être associé à un projet représentant une cinquantaine d’heures de travail perso.

@Rudy, je ne dis pas que il faut respecter des guidelines dictés par untel ou untel, je dis que chaque technique a ses propres risques, et qu’il y a une graduation dans les risques. Utiliser avec les pieds un outil d’acquisition automatique est réellement risqué pour un site. Rien n’interdit de le faire, ce qui est inacceptable c’est de ne pas le dire au client (et j’ai au moins un exemple d’une personne ayant suivi une formation BH qui a fait ça à une boite).

Sylvain, 26 juin 2012 à 15:42

@Aurélien: je n’ai jamais eu de cours d’infos. Je sors d’un cursus communication / publicité. Tout ce que je connais en web, je l’ai appris par moi même.
Pour apprendre le référencement j’ai fais beaucoup de veille (et j’en fait toujours beaucoup), du test, et j’ai appliqué et décliné ce que je savais en webmarketing! (au début, j’apprenais tout les jours, maintenant je m’en sors beaucoup mieux hein!!)
mais c’est vrai qu’en infos, c’est plus des projets, et c’est le plus formateur!! 😉

Quentin, 26 juin 2012 à 15:54

Probablement le meilleur article de toute cette polémique trollesque SEO & saucisson.

Le meilleur parce qu’il parvient à rendre « interne » ce troll à notre/nos métiers. Bien joué 😉

Je suis globalement d’accord avec une grande partie de l’analyse (analyse de l’altercation entre développeurs pro-libre et SEOs, la marchandisation du web à laquelle ont contribué parmi d’autres les SEO ne pouvant qu’attirer l’animosité des « anti-fric », la confusion induite par la popularité du BH…)

Je suis presque d’accord sur la définition du SEO, mais pour moi le SEO (qu’il soit black ou white) n’est qu’une composante d’un métier plus large : le référencement.
Le référencement n’est pas que de la technique (ce que tu rappeles avec raison dans ce billet). Ce n’est pas non plus que de la méthodologie, ce qui revient à confondre moyens/outils et finalités/objectifs et finalement à permettre par exemple à des charlatans issus du community management de vendre du « référencement » – nouvel élargissement du troll 😉

C’est finalement sur la conclusion que je suis en désaccord.
Que certains SEO aient besoin de certificats, de diplômes ou de labels pour gagner des clients, je n’ai rien contre et grand bien leur fasse.
Mais l’excès ne normalisation peut aussi contribuer à scléroser nos métiers, à tuer l’innovation, à perdre ce moteur d’innovation qu’est le côté « freestyle » du job (et ce n’est pas du tout un monopole des BH).
Pour prendre un exemple côté SEA, que vaut aujourd’hui un certificat « Adwords professional » acquis il y a 5 ans alors que l’outil n’a plus rien à voir avec ce qu’il était à l’époque ?

Je suis de ceux qui pensent que le référencement est une science, au même titre que la médecine par exemple. Mais une science doit évoluer constamment pour rester pertinente, surtout dans un environnement aussi mouvant que celui auquel nous sommes confrontés.
Que vaudrait la science médicale aujourd’hui si l’on était restés à la médecine d’avant Pasteur, inhibés par des certifications et labellisations d’un autre âge ? On m’objectera que l’acupuncture existe toujours près de 3000 ans plus tard… Mais je n’ai pas envie que notre métier se contente de vivoter. Je souhaite que le référencement/SEO demeurent des sciences vivantes et fortes.

Pour cela, une dose de « fun » ne peut pas faire de mal à mon avis 🙂

Stephane, 26 juin 2012 à 16:17

Tiens pour faire sortir Stéphane, c’est que l’article mérite vraiment.
Je voulais juste ajouter que nous sommes un certain nombre de référenceurs à travailler vers une exit strategy. Cela ne veut pas dire pour autant que le métier est mort, mais si ça ne m’amuse plus je préfère trouver autre chose pour continuer à m’éclater. Dans ce sens, Google devient vraiment lourdingue et bien au-delà des ses animaux blanc et noir.

LaurentB, 27 juin 2012 à 13:44

Concernant la formation universitaire en référencement, j’arête tout de suite vos spéculations.

Il en existe bien une depuis 4 ans déjà. C’est la licence professionnelle RRW (référenceur & rédacteur web) à Mulhouse. D’ailleurs je fais partie de la promo 2011/2012.

Le contenu n’est pas encore parfait certes, mais il m’a permis de m’intéresser au SEO. Et également d’intégrer une agence web en alternance et de bosser sur des projets de malade (dans le sens intéressant/client de luxe prestigieux).

Bon j’avoue que je n’aurais surement pas ma licence, mais ça c’est plus un problème de mauvaise foi sur les travaux à rendre dans des matières inutiles que de capacités SEO : )

William, 28 juin 2012 à 9:18

@William Je connais cette formation, j’ai eu des contact avec le responsable, des intervenants et des étudiants. C’est un diplôme très bien, mais un diplôme ne constitue pas une offre globale au niveau national :

– c’est une licence pro, donc pour un certain profil d’étudiant, qui donne un certain niveau pratique, et un niveau théorique moindre. D’autre part une licence pro est moins valorisée en entreprise que (par exemple) un M2.

– elle forme en alternance (si mon souvenir est bon), ce qui est aussi pour un certain type d’étudiant (limite d’age par exemple)

– le nombre de places est limité

– elle est à Mulhouse

Sylvain, 28 juin 2012 à 10:53

La cible La cible, c’est ce qui va vous permettre de faire gonfler votre capital retraite que vous aurez à 75 ans. Dans le BH, on parle souvent des 3P (Poker, P0rn, Pills) puisque ce sont des activites génératrices de gros business (comprenez beaucoup de demandes derrière). Aujourd’hui la cible du BH ne s’arrête pas là, il suffit de regarder des activités comme les mutuelles, rachat de crédit, fringues, BTP pour le constater. A peu près partout ou il y a de l’affiliation intéressante, du clic qui rapporte c’est un véritable sport de combat .

Panama, 9 juillet 2012 à 2:31

@Sylvain, je trouve ce billet fort intéressant.

Fred, 16 juillet 2012 à 11:24

Pour faire du SEO il faut qu’il y ait encore des moteurs de recherche.
Il y en a encore mais plus pour longtemps.
Apple, Google, Twitter, Microsoft, FB et consorts veulent tous garder le client dans leurs écosystèmes et le SEO là est impossible car totalement hors contrôle.

Charles, 1 août 2012 à 7:45
Picture: courtesy of Abby Blank